EXPOSITION : Gh-R-B غ-ر-ب
Vernissage le samedi 5 octobre en parallèle de la soirée du collectif anti CRA
Gh - R - B
Une racine qui réfère à de nombreux mots d'origine arabe, passés dans plusieurs langues, notamment en turc ou en malais, dans des contextes religieux, comme :
(Garip) en turc
(Gharib) en malais
غريب (Gharīb) en arabe
Qui signifient bizarre, étrange
(Gurbet) en turc
غربة (Ghurbah) en arabe
Qui signifient avoir le mal du pays
Gurbetçi) en turc
(Ghuraba) en malais
مغترب (Mughtarib) ou (Ghuraba) en arabe
Qui signifient migrant, exilé, étranger
اغتراب (Ightirāb) en arabe
Qui signifie aliénation .
(Garp) en turc
(Maghrib) en malais
غرب (Gharb) ou مغرب (Maghrib) en arabe
Qui signifient le coucher du soleil, l’ouest, ou la prière du soir.
L’exposition réunit de jeunes artistes venu·e·x de différents horizons. À travers leurs œuvres, iels interrogent la notion d’altérité et d’étrangeté, tant dans leur rapport à l’autre que dans leur propre existence. Cette réflexion collective explore les frontières de l’identité et de l’appartenance, questionnant ce que signifie être « étranger·ère·x » au-delà de sa simple définition géographique.
Artistes :
Nisa Şenol :
Mon travail se compose de récits personnels que je place sur et autour des formes en céramique. En suivant la piste du slogan « Le personnel est politique », je m'interroge sur les états et activités mentales que nous considérons comme « intérieurs » du corps ainsi que de l’espace privé – tels que l’anxiété, les phobies et les rêves éveillés – qui aient une relation significative avec l’« extérieur » (public, dehors).
Sirag Sesetyan :
Dans mon travail, j'essaie de me situer dans un paysage onirique composé de monuments et de ruines, entre débris et structures en construction, qui à la fois mémorisent et oublient. Je m'intéresse aux formes qui se tournent simultanément vers le futur (indiquant ce qui sera construit) et vers le passé (révélant ce qui est mémorisé ou oublié). Le moulage et l'idée d'une empreinte sont essentiels dans cette installation ; au lieu de montrer l'objet en soi, je préfère montrer ce qui lui est extérieur, mais qui en garde la trace.
Win Yi NG :
Née en Malaisie. Diplômée de l’ENSBA Lyon (DNSEP Art). Ma mémoire personnelle m'engage à repenser l'histoire familiale et l'ambiguïté de l'identité nationale, qui ont émergé dans le contexte de la colonisation et de l'immigration en tant que Malaisienne-Chinoise.
Après Nyonya invite les spectateurs à réfléchir sur l'ambiguïté de l'identité raciale et de l'identité nationale dans le processus historique complexe de la colonisation et de la migration. Les sous-titres blancs représentent des récits à la première personne, tandis que les sous-titres jaunes représentent des récits à la troisième personne. Le chevauchement entre les récits internes et externes est souligné dans le film, dans une suite d’informations aussi écrasantes qu’instables — incluant des éléments visuels, audio et textuels — reflétant la complexité du récit historique n'est pas aussi unidirectionnel et clair que le récit officiel.
Raghd BA KERMOOM :
Artiste Yéménite, née à Djeddah en Arabie Saoudite, vit et travaille à Paris. Diplômée d’une licence en design de mode à Marseille et d’un master Dnsep Art aux Beaux-Arts de Lyon, mon travail se focalise aujourd’hui sur la performance poétique, minimaliste et précaire. Avec peu de moyens mais beaucoup d’engagement, j’explore la présence corporelle et les gestes simples dans l’espace, en questionnant la relation entre le corps physique et social. Je cherche à utiliser les lacunes linguistiques et culturelles pour engendrer de nouvelles formes créatives.
Une sculpture ajourée, ornée de motifs et de mots en plusieurs langues. Dans ce contexte, la broderie établit un lien entre les récits individuels et une mémoire collective. Les mots, bien plus que de simples inscriptions, sont sublimés par la texture et la lumière, mettant en avant leurs profondeurs et leurs impacts. Chaque point de broderie et chaque perle témoignent du poids des luttes contre les stéréotypes et les attentes socioculturelles.
Sozdar SIDO :
Les survivants sont souvent perçus comme des individus forts, capables de surmonter l'adversité. Pourtant, leur résilience masque souvent une grande vulnérabilité. À travers leurs parcours, ils traversent une quête incessante pour retrouver un sens de stabilité et de foyer. Cette tension entre force et fragilité se retrouve dans des œuvres comme "La Maison Fragile", une métaphore puissante de cette expérience humaine.
"La Maison Fragile" est une installation qui prend la forme d'une petite maison en bois, recouverte de vêtements usagés. À première vue, elle semble robuste, mais un examen plus attentif révèle la fragilité de sa structure. Tout comme les survivants, cette maison porte en elle des traces de vulnérabilité, tout en affichant une apparence extérieure de résistance. Chaque vêtement cousu dans cette maison raconte une histoire individuelle, et ensemble, ils forment un récit collectif de survie et d'identité.
LAZA :
Laza est une peintre et artiste de rue yéménite connue pour son travail sur des projets de société civile, mettant en lumière l’impact de la guerre sur les individus et la société. Ses fresques à Sana’a offrent un contre-récit artistique aux tendances conservatrices. Elle a commencé sa carrière en 2014, abordant des questions politiques et sociales à travers l’art.
En raison de la censure, LAZA a fui le Yémen et, en 2022, a commencé un programme de résidence ICORN et d’abri municipal à Lyon, en France, où elle continue son travail artistique et de société civile, se concentrant sur les réalités de la vie dans le Yémen déchiré par la guerre et les défis auxquels sont confrontées les femmes arabes.
“Lumière hors des ténèbres” est une œuvre dédiée aux femmes retenues par l’injustice dans les prisons souterraines illégales au Yémen, ces femmes qui sont torturées et violées par les milices. Cette œuvre est le résultat d’une performance de peinture en direct à Bruxelles-Norvège. Peinture en aérosol sur toile.
Duru DİNÇ
Née à Istanbul, Duru Dinç fonde sa pratique sur les concepts de guérison et de
rétablissement. Depuis quelques années, elle travaille principalement sur la vidéo-performance, la photographie et les objets trouvés. Elle se concentre sur l'impact physique et cognitif de la vie quotidienne, en particulier de la vie en Turquie. Elle partage les sentiments communs que nous rencontrons intuitivement en tant que société, en traitant de questions sociales telles que le blocage, l'entre-deux, la fermeture-ouverture, etc. Elle crée des installations et des compositions qui se concentrent sur les motifs et les objets répétitifs que nous rencontrons dans notre vie quotidienne et abstrait ces objets, qui ont une certaine utilité, de leur but assigné. Pour cette exposition, elle a créé une carte fictive qui se compose de récits personnels. Celle-ci met en lumière les 4 ans passés entre Lyon et Istanbul sous forme d’un “mindmap”. Récemment retournée en Turquie, cette carte matérialise la fin de cette période d’expate, vécue en tant qu ' “étrangère”. Un au revoir…