NO AGE + DANIEL HIGGS + Chora/Hunter Gracchus + White Circle Crime Club 20 H - 7 euros - Grnd Gerland
Avec leurs riffs sensass et leur dégaine de cool dudes en bermudas qui arpentent le désert dans un film de gus van sant, No Age est un groupe californien. Ils sont deux, mais vu que le guitariste joue avec à peu près 800 pédales, on dirait qu'ils sont trois ou quatre.
Généralement c'est le batteur qui chante, avec une voix détachée vaguement criarde. Quand il a fini son couplet, le guitariste enclenche un machin qui fait que le son devient énorme, tandis que l'autre profite de sa corpulence sèche et musclée pour taper sur une pearl qui doit coûter dans les 5000 $. Musicalement, c'est de la pop faite par des punks qui ont écouté toutes sortes de musiques bizarres. Ca peut aussi évoquer Hüsker Dü, les grandes heures de l'indie rock étudiant, Sonic Youth, la sueur adolescente et le bruit des vagues.
Deux Albums, deux ères
Weirdo Ripper, une compile de leurs 45 tours, résume deux années de profusion discographique, de don de soi à la cause de the smell et de performances exaltées dans des lieux improbables (bibliothèques, restaurant éthiopien, le salon de ton correspondant à Tramptown, Texas). Cet album est TROP BIEN, il donne envie de plonger dans l'océan tel un hareng sauvage, libre et fier. Mots clés : émotion : everybody's down trisomie : boy void errance : neck escaper production âpre : i wanna sleep
Nouns, deuxième album, marque un virage american pie/backstreet boys. Signature sur Sub Pop, clip sur Mtv, les gars de Radiohead qui se mettent à arborer des T-shirts No Age sur scène, bref, ça devient n'importe quoi. En toute logique, nos amis intégristes haussent désormais les épaules avec mépris à la simple mention de leur nom. Nous persistons à penser que si le traitement bubblegum du son de ce disque leur a effectivement fait perdre un peu de leur pureté originelle, les morceaux sont (presque) toujours aussi bons. Mots clés : acné : here should be my home plage : things i did when i was dead grenadine : teen creeps production clean : eraser
Ceux d'entre nous qui ont vu No Age récemment l'ont fait dans des conditions extrêmes (gros festivals, première partie de groupe nauséabond, accompagnés d'une copine qui vomit partout et nous empêche de suivre le concert...) Alors voilà, on est revenus de tout ça comme certains sont revenus du vietnam, et on s'est dit que :
1) leur plan de tournée était quand même douteux 2) on aimerait bien les revoir dans un environnement moins anxiogène
Merci à Mr Spunt, nos voeux seront exaucés le 30 octobre.
Sinon Daniel Higgs (calvitie/barbe/blues/folk/débordements divers) c'est génial, faut vite qu'on écrive quelque chose dessus. Voilà quand même quelques images :
ATTENTION : pour cause de non-disponibilité du Rail-Théâtre, la soirée se déroulera à GrndGerland (40 rue Pré Gaudry - Lyon 7e - Métro Jean Jaurès) rez-de-chaussée… > jauge limitée donc venez pas trop tard…
Cette fois on va faire notre possible pour respecter les timings imposés (par qui d'ailleurs ?) et les usagers des réseaux sub urbains ne râteront, je l'espère, ni la dernière note ni la dernière rame…
Ceux qui veulent rester un peu pourront boire un verre en toute impunité… c'est pas beau la vie ?… heu… en attendant la Révolution quoi…
Mais qu'est-ce qu'on att///
THE CHAP / indie da da dance floor rock x perience / LONDON
Sous des airs “indie-pop” communément acceptables, The Chap cache une originalité proprement stupéfiante, cultivant le décalibrage avec une éloquence quasi-dogmatique, conformément à des préceptes dada qu’ils revendiquent. (Se) jouant des références comme on gifle le nouveau boyfriend idiot de sa cousine cruche après une énième débilité à table le soir de Noël, ce quatuor londonien fait preuve d’à propos et d’INTELLIGENCE (chose rare de nos jours). Après deux albums prometteurs et déjà défrisants, The Chap nous propose enfin un méga petit déjeuner digne de ce nom : Mega Breakfast. Plus dancefloor que jamais, plus accrocheur que tu meurs, plus épique et exalté que la plupart des manifestes grunge made in Seatle dans les 90’s : plus j’écoute ce disque plus il m’apparaît telle une fourmilière alibabesque regorgeant de détails fantasmagoriques et de références croustillantes.
Si certains titres s’apparentent à une proto-folk technoïdale, d’autres lorgnent en direction d’un genre de R’n’B post-industriel…
enfin je sais pas bien… des fois ça ressemble à du rien du tout en fait… mais tellement catchy et ô combien stimulant !
Et sur scène, c'est encore mieux (voir vidéos linkées ci dessous et en majuscules d'imprimerie) ! Sans vouloir réaliser un résumé exhaustif de leurs prestations, c'est dans un élan ascético-synthétique que je qualifierais ce concert de BEAU, SURPRENANT, SPECTACULAIRE, DRÔLE et DÉPAYSANT… Afin de mesurer l'ampleur de mon enthousiasme, choisissez un objet ou une personne quelconque… appliquez lui ces 5 vertus et CONSTATEZ : si parfois 3 d'entre elles conviennent, il est assez rare qu'elles s'appliquent toutes les 5 à votre objet (ou personne)… c'est dire si ce groupe est passionant.
ANGIL & THE HIDDENTRACKS viennent de St-Étienne, ils sont fan de Why? et de Pavement… et ça s'entend quand même pas mal.
Leur album Oulipo Saliva est une de mes plus chouette découvertes de l'année dernière, en voilà un extrait :
GORDON BROME est pour moi ma révélation locale de mes derniers mois à Lyon… Du coup, il jouera deux fois à Grnd Zero (trois fois même mais je vous raconterai plus tard…).
Il fait partie de la race des “super-héros en herbe” et appartient à la catégorie des “one-man-band”… solitude quand tu nous étreins, performance quand tu nous tiens.
Une guitare noisy, une planche en bois munie d'un capteur sur laquelle le pied de Bordon martèle un temps technoïde et délicieusement lo-fi : et c'est tout !
Des mélodies évidentes (voire naïves), une économie de moyens au service d'un résultat bouleversant. Oui.
Group Gris, est actif au sein de Wwilko (label electro low-fi ravageur), producteur du son de Kap Bambino (qui ont mis le feu aux Nuits sonores 2008) et du le projet électro-grind Gazormass… Avec Group Gris, il propose un mélange disjoncté : country dyslexique, digital folklore, électro foutraque, croisements contre-nature et déconstruction obligée le tout avec une dose colossale d’énergie et un esprit digital punk alcoolisé. +++ MP3
+++ KODEK Dex and the City + BRK /// Shitcore, Cybergrind, Geekpop
Une date unique en Europe de l’Ouest, ne ratez pas votre chance de voir le petit prodige breakcore-8-bit de Lettonie. Hyper actif il participe à de nombreux projets. Mash ups, centaines d’amen breaks, pop songs des 80,’s, heavy metal et chiptunes vomit… seront les ingrédients d’un live imprévisible et à bloc d’énergie. +++ MP3 TELECHARGEZ aussi LES EP DE KODEK SUR LE SITE BRK
+++ UNAS Florian Death VS Sensible Cannibal Canniche /// Chiptunes, Breakcore, Speedcore, Death Metal & Grindcore
Devenu un de nos héros au fil des scènes, il rassemblera, pour cette soirée, ses différents projets en un même show... Sexy barbarian on speed plays somewhere between chiptunes and grindcore. +++ MP3 +++ MP3 +++ MP3
+++ SPACE PEDRO Artstep Music /// Live Abstract Break Pop-Core
Pedro a un son personnel tout droit sorti des étoiles, peu conventionnel et qui change au feeling et au grès des soirées, à l’image du free jazz, WICKED ! Son nouveau projet discographique sortira prochainement sur Artstep Music.
+++ DJ X-TORTION Alternative System + Anarcore Prod + Protest records /// Breakcore-Hardcore Mix
DJ X-TORTION aka TOXIKBOY est Dj et producteur français, fondateur de Alternative System (1998-2003) et d’ Anarcore Prod (Suburbass, Mem Pamal…) il est aussi signé chez International Rec, Protest Rec, Power vs Power. Il proposera ce soir un DJ set aux imbrications Metal, Punk et autres sonorités distordues.
Try Harder est un petit label anglais sympathique. Il y a les Blood Red Shoes, duo rock guitare batterie hyper efficace, et il y a surtout, surtout, Jonquil et son folk tribal et hanté. Soit six garçons d'Oxford, entre 18 et 24 ans, quelque part entre Akron Family, Beirut et Matt Elliott. La musique de troubadours anglais perdus en 2016. Pour vous donner un très bon aperçu, écoutez le morceau "Lions" sur leur page, berceuse folle, fière et entraînante qui me poursuit depuis plusieurs semaines et que je ne peux entendre qu'en boucle, trompant malgré moi les saintes statistiques des écoutes de morceaux sur myspace.
Au début était Dawnbreed. Formé il y a 14 ans, ce groupe allemand s'est tout d'abord lancé avec conviction(s) mais sans grande originalité dans l'émo-hardcore avant de progressivement s'orienter vers un rock noise, ou post-hardcore, intelligent, varié et ouvert (utilisation de la trompette et du saxophone, chant polyglotte…). Et en 1997, la bande du graphiste Helm Pfohl (www.viveletuning.ch) réalise "Aroma", un album tendu et riche avec lequel il gagne largement sa place aux côtés d'autres grands groupes européens de l'époque comme Condense, Refused ou Prohibition. Cette sortie marque également l'apparition d'un label défricheur, Trans Solar Records qui révélera Phantom Limbs, International Noise Conspiracy ou les moins célèbres mais très bons Golden. Hélas, en raison de l'état de santé de l'un des musiciens, Dawnbreed décide d'imploser en 1999.
Mais tout ne s'arrête pas là puisqu'en parallèle à Dawnbreed, plusieurs musiciens du groupe s'étaient ralliés dès 1996 autour de la chanteuse Ahlie Schaubel pour former Monochrome. Dès le départ, Monochrome est un projet essentiellement pop. Pendant plusieurs années et plusieurs 7'' et 12'' sur différents labels (X-Mist, Dim Mak, Trans Solar, Paranoid) le groupe fait évoluer son style qui oscille entre power pop et pop plus lisse et propre, ou, comme on l'a lu, « alterne jolies déflagrations mélodiques et caresses de velours ».
Après plusieurs changements de personnel (dont une nouvelle chanteuse), Monochrome sort en 2008 un nouvel album, "Caché", sur l'émo label Stickman Records.
Le groupe démarre le 30 septembre sa tournée européenne par un concert à Grnd Zero avec THE NORTH BAY MOUSTACHE LEAGUE, un duo qui chante les chansons des autres, mais le fait avec classe et bon goût (Creedence Clearwater Revival, Everly Brothers...).
Dans son combat perpétuel (et un peu vain) contre l'injustice et les grands oublis de l'Histoire, Grnd Zero accueille en son sein un des groupes américains les plus inventifs et excitants de ces 15 dernières années. Rien que ça, oui.
Placé à la droite du Père (Steve Albini) du rock chicagoan (cf. "bon goût" dans tout dictionnaire des synonymes qui se respecte), DIANOGAH, orchestre atypique (2 basses, une batterie, un peu de chant) ont bravé à leur débuts les quolibets de leurs contemporains qui ne juraient que par la sainte trinité du power-trio guit/basse/batterie, et enregistré avec Albini justement, à l'époque où cela voulait encore dire quelque chose.
Faute d'un plan de carrière élaboré (ça partait pourtant plutot bien avec les 2èmes et 3èmes albums parus chez Southern), DIANOGAH a fini par se faire oublier (le dernier disque date de l'ère Jospin). Ses membres ont tous des activités annexes dont chacun rêve en secret (affichiste/sérigraphiste pour Jay Ryan, designer de couvertures de livres pour Jason Harvey), ont sûrement une vie de couple épanouie, et honnêtement, tout le monde (nous les premiers) les croyait perdus.
DIANOGAH est donc de retour avec un nouvel album (enregistré par John McEntire de TORTOISE) étonnant car enrichi de voix féminines, de cordes, d'Andrew Bird et de pédales de distortion. Fini le temps des tubes où les basses tricotaient des pulls aux motifs improbables et multicolores (what is your landmass.mp3), place maintenant à des morceaux tout aussi tubesques, mais plus sophistiqués et plus denses (a breaks b.mp3), conservant heureusement le côté catchy des débuts. Ils se permettent même des incursions quelques peu énervées (qhnnnl.mp3), signe que leur pré-retraite apparente n'en était pas une.
Etant donné que DIANOGAH ne passe que tous les 6 ans en France, il n'est pas nécessaire de vous rappeler qu'il ne faut les louper sous aucun prétexte. N'est-ce pas ?
PAPIER TIGRE, vient de Nantes, terre de contrastes. Ces jeunes gens biberonnés par le label Effervescence pourraient être les jumeaux maléfiques de DIANOGAH. Deux guitares en lieu et place des basses, et un rock qui puise plutot ses influences du coté de Washington (Q AND NOT U et une partie de la clique Dischord). Composé de membres de ROOM 204, ARGUMENT et THE PATRIOTIC SUNDAY, PAPIER TIGRE est en passe de se tailler un CV de cadre sup de l'indie-rock : tournées dans des pays en voie de développement (Brésil, Chine, USA), présence au festival ATP, et quelques premières parties prestigieuses (Battles, Charlottefield, Qui, ...). Bref, à voir maintenant avant qu'ils passent au Ninkasi l'année prochaine.
Le Ninkasi, un lieu que ne verra jamais 12XU, groupe lyonnais regroupant deux DAITRO et un gars à la moustache flamboyante. Coté étiquette, c'est à classer sous la référence "post-punk", c'est-à-dire qui lorgne autant du coté de WIRE (le groupe des années 80, pas celui qui tourne en ce moment) que de MINOR THREAT. En gros. Sincère, inspiré et quasiment dansant.
KEIKO TSUDA ne joue qu'à Grnd Zero (ce sera leur troisième date) et on ne sait pas vraiment pourquoi. En tout cas, ces deux-là (batterie/guitare, avec un ex-MONDRAGON) méritent largement une place sur le podium du rock instrumental inventif français, aux cotés de CHEVREUIL et CHEVAL DE FRISE. A noter qu'ils sortiront pour l'occasion leur première démo (DC82.mp3), enregistrée par Super Mael dans le studio souterrain de Grnd Zero (décidément...).
Pour finir, la cloture de la soirée (ou vidage de la salle) sera assurée par CHAPELLE 59, trio franco-suisse regroupant un poisson échappé de NED, un guitariste de VIALKA et un excellent batteur dont on ne sait étonnament rien. Pas de son, pas de démo, seulement quelques concerts à leur actif, mais ils nous ont promis du "OXES en plus foutraque". Faudra donc rester.
1001 chansons offertes par les groupes qui ont joué à GrrrndZero.
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