Bien qu'aujourd'hui encore en cryostase, le webzine grrrndzero est toujours là. Il reprend des forces et pourra bientôt battre la campagne comme un fier animal béat courant après ses nouvelles passions éphémères.

La section imagerie rassemble principalement les vidéos de concert de concerts passés. Le plan est de développer un peu cette zone. Qui sait la webdoc-fiction-témoignage-interactif-big-data sur la vie quotidienne de Grrrnd Zero « Tout pour La Cause rien pour les Autres - saison 1 : Crust beer et lingerie fine » sortira peut-être un jour. Et pourquoi pas un live stream de nos sessions cuisine ou du chantier ?

On va essayer de rassembler des liens à la cool dans cette section là aussi. Des sites qu'on aime bien, des projets qu'on jalouse, des trucs à lire à notre place, des images rigolades, ce genre de choses là.  

Les archives chaos sont les archives de TOUT le site depuis les début de gz, par ordre de publication.
Quelques trucs se sont peut-être perdus entre les différentes version du web, mais sinon on archive méthodiquement et tu peux tout explorer.

 

 

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Nerve City - Sleepwalker

defaced


Il est des airs qui invitent à l'expression de la rage, du dépit, de l'amour fou le plus échevelé à la haine nihiliste pure et simple, au recueillement, à la joie, à la mélancolie-que-ça-fait-mal-ma-
vie-tu-sais.

Il y a des histoires à dormir debout, des mythes qui valident notre vision du réel, qui nous circonscrivent à notre époque, les mensonges, les contes qui finissent bien.

Puis il y a les chansons qui s'accrochent à la trame des jours, qui font tranquillement leur nid, en s'épanouissant dans ton espace intime, organiques et cruciales.

Et pour toutes celles et ceux qui se refont un café à 3h27 du matin, qui errent dans les artères de leur ville avec des cernes comme ça, qui ont perdu le rythme, pour celles et ceux dont les pôles sont inversés, il y a Sleepwalker.

Deux minutes de grâce spectrale exécutées depuis la pièce d'à côté par Nerve City, projet garage lo-fi hyper-productif et inégal d'un tatoueur insomniaque, sur le EP du même nom, le plus récent à ce jour (paru sur sacred bones records).

Nerve City - Sleepwalker

TIM HECKER, Sursaut Gamma

kastuhiroOtomo-Akira

Tim Hecker fait de la musique électronique. Voilà c'est dit. Il travaille avec un laptop. Mais un laptop pas chiant ni dansant. Un laptop bouillant sursaturé d'électricité, et non pas le simple moyen pour un beat pré-programmé coincé entre deux clics de souris et condamné à l'effervescence du dancefloor. Non, sa musique, en une image, c'est un mille-feuille de nappes électriques ondulant à l'infini au cœur de l'œil d'un cyclone, à la veille d'une pluie de météores massive et définitive. C'est un orage instable d'énergie noire, toujours à deux doigts de la friction finale, du trou noir atmosphérique.

Tim Hecker - Acephale

On peut aussi résumer ça comme du drone mélodique. Ou de la noise de cathédrale.

Tim Hecker - Whitecaps of White Noise I

Ça peut sembler être un point de départ débectant, le côté maniérisme chiant, mais il faut plutôt prendre ça dans le sens d'une étude précise et méthodique, un travail de laboratoire sur le chevauchement des sons, une approche quasi sismo-logique. C'est un peu comme du soundscape cellulaire, branché à même la moelle osseuse.

Aidan Backer et Tim Hecker – Phantom on a pedestal

A une époque, j'écrivais toutes mes déclarations d'amour ainsi que mes lettres de rupture sur du Tim Hecker. Ce n'était pas très efficace mais j'étais assez heureux.

Tim Hecker – Sea of Pulses

Normalement il devrait jouer à Grrrnd début mai. J'espère qu'il va jouer très fort et qu'il va foudroyer de fréquences nos fragiles enveloppes comme on bombarde un cancer de neutrons, jusqu'à faire fondre toutes nos barrières corporelles et nous vaporiser dans un gulfstream de frissons émo.

On peut acheter certains de ses disques ici. 

Le premier disque de black metal à m'avoir fait pleurer (je sais pas si il y en aura d'autres)


blanche neige

Le groupe s'appelle Liturgy, le disque Renihilation.

C'est un disque de Black Metal extrêmement singulier,  qui en rassemble cependant tous les ingrédients règlementaires :  ambiance d'apocalypse radioactive à la Fall Out 3, distorsion élevée, ouragans de blast beats (=frapper en alternance ou simultanément la caisse claire ainsi que le charleston en doubles croches, en même temps que la grosse caisse débite en triples croches), jeu rapide et technique. Ils peuvent également se targuer d'un chanteur au visage angélique hurlant comme une écolière sur le point de se faire violer.

Ce disque creuse les principes fondamentaux du genre, il en extrait le noyau, et le confronte simultanément à d'autres éléments : en tendant bien l'oreille (un peu d'imagination peut également s'avérer utile), on décèle l'influence du minimalisme et des mélodies cycliques de La Monte Young, des guitares stellaires dronisantes de Glenn Branca, de la recherche de la transcendance de Nusret Fateh Ali Khan... L'union surprenante du black métal, de la musique d'avant-garde et de la musique sacrée. Le groupe déclare d'ailleurs vouloir faire du "black metal transcendantal". Ca sonne ridicule, mais cela explique de manière assez juste leur programme : atteindre l'élévation en composant la bande son du désastre.
On en resort hagard, purgé.

Liturgy - Mysterium


(à écouter de préférence au casque, au calme)

Renihilation est sorti fin 2009 sur 20 Buck Spin, on peut l'acheter ici. Leur deuxième album devrait sortir au printemps prochain chez Thrill Jockey.
Selon des gens mieux informés que moi, ça évoque aussi d'autres groupes black metal : Krallice (dont un des membres a enregistré Renihilation) et certains disques d'Ulver.

TROY VON BALTHAZAR

 

TROY VON BALTHAZAR - How To Live On Nothing

Third side records

 

Non mais sans rire, il devient énervant celui là. L'air de rien, comme ça, de façon presque désabusée, monsieur le chanteur dépressif hawaïen habitant toujours un peu partout et nulle part nous a pondu sans doute l'un des meilleurs disques de 2010, à la cool. Oui, le leader de Chokebore pose sur How To Live On Nothing les morceaux de son imagination tordue, dont certains trainaient depuis quelques temps déjà, de la plus belle des manières. Comparer ce disque à un truc pop quelconque relèverait de l'ignominie.

Pourtant ce disque aurait pu donner prétexte à la moquerie. On pourrait y coller une pochette à base de petits poneys chatoyants chevauchant fièrement un arc-en-ciel prenant naissance dans une fontaine de pétales de roses. Sauf qu'ici le poney est dépressif, l'arc-en-ciel a la gueule en vrac et la fontaine crache de la bière moite. C'est là sans doute tout l'intérêt de cet album, et de la musique de ce gars en général, mixer aux bribes d'une pop touchante une mélancolie profonde. Une recette identique finalement à celle de son ancien groupe mais dans une forme toute différente. Guitares, basse, toy piano, ukulélés, batterie, loop station et autres saloperies, tout y passe. Si le format guitare/voix prend naturellement le dessus sur la plupart des morceaux, il n'est pas un passage qui ne soit au final travaillé, bidouillé, brouillé par un truc inattendu. Des voix croisées en arrière plan, une note de piano, des voix féminines, une touche de mélodica, un beat tout cheap, tout est bon pour transformer ces ritournelles pour lover adolescent en petits bijoux de mélodie. Et la recette fonctionne, depuis la chanson folk lo-fi à deux accords qui paraît être enregistrée sur un magnéto K7 au morceau d'indie rock pur et dur où se superposent les couches d'instruments. On y parle de filles, d'amour gâché, de pénis, de loose, de solitude. Là encore on se dit parfois que le personnage va trop loin, s'enfonçant dans son propre cliché de bonhomme perdu à l'ego surdimensionné. Et pourtant non, il y a presque du second degré dans tout cela et l'ensemble ne flanche jamais. On regrettera juste un ou deux passages vraiment trop guimauve, mais vite rattrapés par l'ensemble et par une voix aussi singulière qu'émouvante.

La classe quoi.

Troy - The Tigers

Troy - Communicate (pour le côté guimauve)

 

troy

les bonnes choses ont faim


C(l)ockCLeaner, c'est un peu le rictus carnassier mais non dénué de tendresse de ton meilleur ami qu'un rituel ésotérique aurait transformé en monstre pervers et coprophile.


Adios, Au revoir, Uz edzēšanos, Hej då.

C(l)ockcleaner sort donc un disque posthume (enregistré en 2008), comme ça, en passant, discrètement, un dernier tour de piste, la chute tordante d'une mauvaise blague, cynique et douloureuse. Si vous ne connaissez pas les précedentes productions de cette bande de dégénérés courez vous procurer Babylon Rules, Nevermind, The Hassler, et tout le reste en fait. C'est bien plus violent et moins rampant. Leur punk-noise a toujours cherché à se vautrer dans l'huile de vidange, à se vider les tripes dans un filtre rock'n'roll macabre, à calmer son jeu en l'enrobant de bitume frais, mais ici on tire son chapeau avec une douceur sournoise. John Sharkey III, chanteur/tête de con borderline en chef, se trouve ici à la lisière de la violence des précédents enregistrements du groupe et le calme orageux de son chant dans Puerto Rico Flowers, nouveau projet solo cold-wave avec une voix de Depeche Mode, moins inspiré que Clockcleaner et bien trop sirupeux par moments (allez quand même jeter deux yeux sur le site du label - excellent au demeurant - http://fandeathrecords.com/).

Quatre morceaux pour conclure, et autant d'occasions d'être littéralement englouti par une nuit carnassière, royaume de l'ombre et de l'envers de l'âme, lieu de convergence des pulsions venimeuses et brutales qui peuplent l'âme des meilleurs d'entre nous.

les meilleurs d'entre nous

Sauf qu'ici la pilule a été édulcorée, le parfum de soufre et de mauvaise rencontre dans le parking sale et mal éclairé d'un centre commercial s'est vu adjoindre une louche de parfum de mandragore.
Quatre titres seulement pour une balade morbide au pays des gens qui ont des aigreurs d'estomac pour toujours et cherchent à tenir le coup en se gavant de tranquillisants.
Quatre hymnes de stade aux travées bondées de mort-vivants mécontents.


Pissing At The Moon est une murder-ballad, comptine terrifiante pour adultes au coeur noir. Papa vient te maintenir la tête dans une flaque de réverb' jusqu'à ce que tes poumons se remplissent et explosent. Sharkey le Troisième égrène d'une voix assassine et tranquille des paroles inquiétantes : “I am just a dreamer/ And you are all my dreams/ And none of this was real/ Except when it was.” Encore des trucs cachés, ouai. Ça me dit rien qui vaille.

D'autant que le second morceau, Chinese Town, maintient la pression avec sa ligne de basse bulldozer et son rythme de marche de guinguois. C'est le freakshow par ici, un défilé d'indésirables, de putes fatiguées et de nerfs brisés. T'as 7 minutes pour te faire bastonner à terre et qu'on te laisse pour mort, jusqu'à la prochaine fois, avec cette ligne de guitare glaçante et suraïgue qui vient te rappeler à quel point tes gencives sont douloureuses.

Bien que tout l'EP soit irrigué par un souffle épique drôlement sordide, on trouve en troisième place de quoi rassasier notre soif inextinguible de tube fédérateur : Something's on Her Mind. À la fois la dernière poignée de terre sur une tombe fraîche, et la promesse de lendemains lumineux. La chanson commence comme un truc lent et gras, presque sludgy, pour enchaîner sur un riff démoniaque et insidieux. Sharkey chante ici comme un damné, d'une voix monocorde et mélodique, raclée à l'os, et vient extraire au fond des âmes charbonneuse un substrat de peur, d'anxiété, et, curieusement, d'espoir. “It’s okay/ It’s the same/ Something’s always on her brain/ It’s okay/ I am fine/ This will all be through in time/ It’s all right/ It’s the same/ She will always be insane.”, comme s'il fallait accepter et faire avec la perspective de dérangement psychique qui affleure pour toi comme tes camarades derrière chaque moment passé à lutter contre la schizophrénie induite par le consentement au respect d'un contrat social malade de son absurdité. Comme une déclaration d'amour un peu spéciale en fait.

Enfin, "Midnight Beach" ferme la marche, et oui, c'est encore une marche, une procession salace et infâmante. Les déséquilibrés sont de sortie et la ville leur appartient, tout en tension basse mais constante, roulements martiaux, basse pesante et serpentante, des insectes te remontent le long de la cuisse, une voix de nain maléfique résonne et te parle, étrangement, de possibles lendemains : “In the dark/ Take my hand and follow me/ Into the light.”

C'est Load Records qui sort la bête, et ça leur va bien au teint. Blâfard, quoi.

Auf Wiedersehen.

Clockcleaner - something's on her mind


Histoire de jeter une oreille au(x) (beaux) reste(s) de leur discographie, voilà Vomiting Mirrors, un morceau issu de leur LP incendiaire Babylon Rules. Honky-tonk piano coincé sur repeat, haine de soi, et éclairs résonnants de guitare avec le mal de mer en option.
-Missing Dick : deuxième piste de Nevermind, émasculation et violence sourde. Comme si les victimes d'un kidnapping sordide avaient enregistré une chanson dans la cave où ils étaient enfermés avant de se faire trucider.
-Enfin, Bad Man, extrait du EP The Hassler, déflagration punk, le sulfure en sus. Vilains, vilains garnements.



auf wieder sehen

y a pas que la no wave dans la vie

unlogistic

"Ah ouais, Unlo, trop bien, la dernière fois qu'ils ont joué, on a fait la teuf* avec eux jusqu'à 7 heures du mat". Cette phrase, je l'ai entendue un paquet de fois devant la distro lorsque quelqu'un avait la curiosité d'y jeter un oeil, et de s'arrêter sur un disque d'UNLOGISTIC. C'est bien sympa tout ça, mais un peu réducteur. UNLOGISTIC est bien plus que ça, enfin !! Des hit singles punk rock ultra rapides, des douces mélodies qu'on fredonne toute la journée... j'en veux pour preuve ce "i don't want" qu'on retrouve sur le split avec Cripple Old farts (all star band avec Greg de Rejuvenation, Steph de Rad Party... punk rock un peu plus old school, on va dire) sorti il y a quelques mois chez Rejuvenation. Mais là n'est pas le propos, je ne veux pas exposer mon amour pour ce groupe, mais l'utiliser pour en faire un parallèle intéressant: On retrouve sur la face d'Unlogistic (juste avant "i don't want") un titre dont le concept est tout simplement (le mot est faible) de mettre en musique un discours d'Adolf Hitler. Bon, ok, ça peut vous paraitre bizarre, provoc, douteux, lourd... ok, mais écoutez-le :

Unlogistic - Scheiflewitz

C'est fait? bien.

Deuxièmement, je me demande comment cette idée leur est venue. Ils écoutent régulièrement des discours d' Adolf Hitler ? Ils ne savent pas que c'est Adolf Hitler qui parle ? Ils ont cru que c'était la recette des fricatelles par Horst Tappert** ? Peu importe, c'est une excellente idée, réussie de surcroit. Si ça leur est venu comme ça, bravo les gars. S'ils ont piqué l'idée à René Lussier, c'est une bonne idée quand même !!!

René Lussier ? Oui, 20 ans avant ce disque d'Unlogistic, sortait en 1989 "Le trésor de la langue" (disque presque introuvable aujourd'hui, même si on se rend sur le catalogue d'Orkhestra, où l'on trouve pourtant les compact disques des Schismatics (je me suis fais taper sur les doigts la dernière fois, mais j'ai tendance, sans vouloir être snob, à parler de 33 tours quand j'emploie le mot "disque"...)) qui a rendu "célebre" notre guitariste canadien avant-gardiste préféré.

Vous avez sans doute remarqué que certains d'entre nous ont une manière de parler plus ou moins chantante ? Et bien, c'est justement ce que Unlogistic et René Lussier ont tenté de prouver, en retranscrivant les "notes" émises par les protagonistes de ces discours ou discussions. Pour Unlogistic sur un morceau, mais pour René (pas celui de Céline) sur un album tout entier. Le résultat n'est pas du tout indigeste comme vous êtes en train de vous l'imaginer, mais juste hallucinant de beauté musicale et technique, même si, il faut le dire, l'accent québécois aide quand même bien à ce genre d'exercice de style. Je vous encourage à écouter ce disque pour vous faire une idée, puisqu' ici c'est l'unique français du disque que j'ai choisi pour illustrer mon propos: Le général De Gaulle.

René Lussier -La visite de Charles de Gaulle

Adolf Hitler, Charles De Gaulle, Unlogistic, René Lussier, le parallèle est étrange et je vous laisse méditer longuement là dessus, en vous souhaitant, tout de même, une bien bonne décennie.

Rene Lussier (1989) Le tresor de la langue

*fête en verlan.

**l'acteur mort qui joue Derrick (je fais mon malin là dessus, j'ai appris son nom y'a pas longtemps.)

trash kit


mickeychapeau

Trash Kit
est un groupe pop punk mené par trois londoniennes qui tiennent à nous montrer à quel point elles ont écouté les Slits, les Raincoats et Erase Errata. Leur premier album (édité par Upset The Rythm) contient 17 titres et dure moins de 30 minutes, pendant lesquelles elles nous servent des voix fausses et enjouées qui se superposent approximativement, un peu de fingerpicking louchant vers l'afrique, et quelques éruptions vénères.


On passe un bon moment.

Trash Kit - Fame

Trash Kit -Cadets

Trash Kit - Bad Books



 

La vie à Grnd Gerlande - 3 :Pan Pan Pan


Arnaud Emerald, Thibault Sapphire et Jonathan Gold n’habitaient pas new york dans les annees 70. Et pourtant, à la vue de cette video de Pan pan pan en concert a la miroiterie cet été, on s’y croirait. J'avoue avoir fait l'expérience de leur musique régulièrement a travers le sol de notre local de répète (ils répètent juste en dessous). Seulement, depuis leur arrivée dans les locaux où ils jouaient du post rock atmospherique improvisé -ouch!-, le son du groupe a muté en une sorte de house, post punk ultra répétitif super joussif. Pour preuve, j’ai cru m'entendre sur le seul titre en écoute de leur myspace, un enregistrement d’après concert, pas de Pan pan pan, juste une petite meute de 20 personnes en train de crier (chercher la voix d enfant en train de muer!). Ils viennent aussi d'enregistrer un disque à Grnd Gerland.
http://vimeo.com/15223531



Pan Pan Pan @ La miroiterie from raymond on Vimeo.


Et aussi un autre morceau live, à écouter au casque pour bien en saisir toute la Puissance :

Pan pan pan - Noix de Coco (live)
 

GHETTOBLASTER


Mars 1964, Londres.

Millie Small, petite jamaïcaine de 16 ans, semi-star dans son île natale (elle a déja sorti plusieurs disques) enregistre un morceau, 'My Boy Lollipop', qui fera date dans l'Histoire de la musique (comme le sourire de Millie dans l'Histoire de la chirurgie dentaire).
C'est en effet la première incursion du ska en Europe, et c'est l'Angleterre, répercussion colonialiste oblige, qui sera touchée.
Fraicheur, naïveté, pull en V et mélodie imparable. Tout était dit en 01'53".
L'Angleterre ne s'en relèvera pas, et c'est le monde entier qui souffrira par la suite.



Grids

grids

GRIDS Kansas – LP

Permanent records/Lunchbox records

Il faut bien reconnaître que lorsque l'on apprécie un tant soit peu la dissonance bien placée et les musiques peu festives, il est des époques plus agréables que d'autres. Comme l'époque présente par exemple, où tout bon amateur de noise peut se réjouir d'une certaine vitalité de la création.

La « nouvelle » scène étatsunienne se débrouille plutôt bien et l'on sent poindre une certaine effervescence, mise en avant par de joyeux drilles tels que Pissed Jeans, Hawks, Stnnng, Pygmy Shrews ou autres Drunkdriver.

Grids partage avec ces derniers un certain amour du bruit, de la distortion à outrance, du chaos. Mais là s'arrête la comparaison, car Grids a l'avantage énorme de savoir malgré tout écrire des chansons, de donner vie à ce chaos, en choisissant une voie moins extrême, mais surtout mieux construite. Après une première production en 2010, White Walls, un peu décevante, Grids remet en avant sur Kansas ce qui leur avait si bien réussi auparavant: un sens génialissime de l'organisation du bruit. Car si les guitares bourrées d'effets peuvent parfois donner une impression de chaos, le tout est parfaitement maitrisé. La basse et la batterie restent droites, froides, martiales parfois, s'enfonçant régulièrement dans un bourbier malsain, et laissant libre cours à une guitare faussement bordélique qui sait retourner à ses bases mélodiques, donnant un poil de souffle à l'ensemble. La voix scandée parfait totalement le tout. Noise, rock, résolument punk dans l'approche et la manière, cet album apporte un sursaut de sauvagerie et d'énergie qui manque à d'autres. Je me souviens avoir échangé quelques mails avec un membre du groupe qui semblait s'intéresser à la « scène » européenne. Rien que de très sympathique il est vrai, mais marque importante d'une véritable envie de se nourrir de sons et d'influences, laissant libre cours à une volonté de créer et d'innover sans tomber dans la redite. Je ne saurais trop vous conseiller une écoute attentive tant le disque, sans être surproduit, loin de là, fourmille de subtilités et de trouvailles bruitistes. Un vrai bonheur qui laisse espérer une tournée européenne. En revanche oubliez toute velléité consumériste, vous n'aurez finalement aucune chance de posséder l'objet, pressé à 100 exemplaires seulement, mais disponible gratuitement sur le site du groupe. Quand je vous dis qu'ils ont tout compris...

 

Grids - Locals

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