- Détails
-
Mis à jour : mardi 8 mars 2011 21:19
-
Écrit par yum yum
Bereket Mengisteab, l'homme aux 250 chansons, le berger au krar* sautillant, est né en Érythrée à la fin des années 1930, quand celle-ci était encore une province éthiopienne colonisée par l'Italie fasciste.
Conscient qu'il ne voulait pas passer sa vie à traire des brebis shootées au qat**, Bekeret descendit à la capitale Addis Abeba et intégra le prestigieux Haile Selassie Theater Orchestra (même qu'ils ont joué aux JO de Mexico en 1966). Puis un jour, son horoscope lui prédit du gros rififi politique, alors il abandonna tout et rentra au bercail pour s'engager au Front de Libération de l’Érythrée. La même année, en 1974, Haile Selassie fut étouffé sous un oreiller ou un truc comme ça par les hommes du lieutenant colonel Mengistu, au grand dam des rastamen de tous pays.
Après 5 ans de guerilla, Bekaret s'exila en Arabie Saoudite. Il commença à enregistrer des cassettes et à jouer pour les bédouins. Ses couplets exaltent la libération de sa terre natale, ou sont de traditionnelles complaintes amoureuses à la simplicité universelle ("reviens oh ma chériiiie, tu me maaanques je souffre").
N'importe quel amateur des Ethiopiques, d'Omar Souleyman, ou même de la psych-pop-tropicale qui se répand depuis quelques années désirera le faire chanter à son mariage.
Pour le trouver, il faut se rendre à Asmara, capitale de l’Érythrée indépendante où il continue de composer des chansons, tout en s'occupant de sa coupe afro vieillissante et de son magasin de musique sur Babylon Square.
*un genre de lyre à cinq cordes
** arbuste dont on mâche longuement les feuilles pour leur effet euphorisant, un peu comme la coca
- Détails
-
Mis à jour : mardi 8 février 2011 15:01
-
Écrit par daminos
METZ
Negative space 7" (we are busy bodies-2010)
« Sub Pop, Amphetamine Reptile, Touch and Go. Années 90. »
Voilà un extrait de la présentation de ce groupe par son label. La description n'est pas erronée, certes, et le label est très certainement plein de bonnes intentions. Mais ramener un groupe de 2010 à une supposée glorieuse époque de la noise, c'est tout de même faire le jeu des nostalgiques, et les nostalgiques, on les emmerde.
Rien de pire qu'une musique qui ne vit que pas son passé pour le plonger dans l'ennui, le cliché, l'absurde. Foutre l'étiquette 90's à un groupe sous prétexte qu'il est un tant soit peu noisy c'est participer à cette fâcheuse tendance actuelle de se définir par rapport à un modèle passéiste. C'est emmener la culture punk, dans son sens le plus large et le plus « noble », droit dans un mur de cynisme et courir à sa perte, car la nostalgie, c'est l'ennemi, camarade.
Les choses sont dites, mais tout cela ce trio de Toronto/Ottawa n'en a certainement que faire. 2 titres donc pour ce troisième et dernier 7" d'une série de 45 tours entamée en 2009. Et clairement METZ y va fort et fait les choses bien. Noise rock, punk, hardcore, bruitiste, efficace à souhait. On a les classiques avec une basse grasse comme il faut, un jeu de guitare simple, dissonant, une batterie présente qui n'en fait jamais trop, et une forte capacité à empiler l'air de rien les couches de bruit. Les effets de voix sont bien sentis et les rajouts divers suffisamment bien noyés dans l'ensemble pour être d'une parfaite cohérence, en amenant à l'ensemble une épaisseur tout à fait bien construite, notamment sur Negative Space, face A et tube en puissance.
Les quelques textes déclamés se jouent de la reverb et servent l'instrumentation. On trouverait presque dans le second titre, Automat, une lignée plus aérienne, expérimentale, hypnotique parfois. Quelques samples de voix féminines, des effets encore plus présents, c'est presque une influence shoegaze qui transpire sur cette face B.
Version directe ou plus subtile, ce 45 tours fourmille de petites nuances bien pensées et laisse deviner un groupe qui doit sérieusement claquer en concert, comme disaient les jeunes des années 2000.
J'ai pas de MP3 sous la main, mais j'ai une vidéo :
{youtube width="600" height="365"}TGF3qH1FOfc{/youtube}
On peut acheter leurs 45 tours ici.
- Détails
-
Mis à jour : mardi 1 février 2011 17:32
-
Écrit par yum yum
Gtalk, décembre 2010 :
moi: mate la classe de lee :
ahlala ce décor
ces paroles
olivié: tu me gâtes
moi: à un moment le guitariste a trop honte d'être là
olivié: mon dieu son sous-pull est assorti au bar
c'est tourné par la télé suédoise?
moi: alors là
ça a surtout été tourné dans les années 60, quand les perroquets et les dogues allemands faisaient de la figuration dans les émissions musicales
olivié: il se plaint de la bombe h, du vietnam, et du fait qu'il n'ait plus de clopes
on a les mêmes préoccupations, avec lee
moi: mais lui, pour oublier, il peut caresser sa grosse moustache satinée
olivié: bon allé
il te reste plus qu'à faire un post
moi: oué
et je rajouterai un autre tube de la mort à la fin
Lee Hazlewood & Donnie Owens - After Six :
{youtube width="480" height="390"}rXLw9IwDnqc{/youtube}
+ Le Tube De la Mort :
Maintenant qu'on a bien ri, on avale sa salive, on inspire profondément et on essaie de dénombrer les moustachus aux yeux chagrins qui ont produit autant de gravité et de distinction en deux minutes trente :
Lee Hazlewood & Duane Eddy - The Girl on Death Row