illustration : john vassos
Il est très difficile de parler de l'activité d'un demi-dieu comme Robert Wyatt lorsque l'on a comme moi des tendances littéraires suicidaires. Je sais très bien que si je me mettais à entrer dans les détails de la titanesque discographie de Wyatt, je sombrerais très facilement dans de longues descriptions lyriques à base de cailloux, de sèves, de fourrures et d'horizons mystérieux. D'ailleurs rien que « titanesque » me donne envie de me lancer dans une métaphore-marathon : «robert wyatt = titan aux pieds d'argiles = Genèse = poterie humaine = confiture = douceur acidulée = musique psychédélique = the Soft Machine – Matching Mole = soft-modernité = guide gravita-générationnel = trou noir d'émotions = cailloux-sèves-animaux-
Surtout que s'attaquer comme ça à Robert Wyatt, à peine sorti de sa dernière crise d'adolescence musicale, revient à vouloir faire de la haute cuisine alors que l'on vient tout juste d'apprendre à séparer le jaune du blanc des œufs. Ainsi pour éviter toute lourdeur et faciliter la digestion, une dégustation en aveugle :
(dé)GÉNÉRATION INTERNET – perdus dans la vie avec trop de cartes et de boussoles :
Vol 1 : Robert Wyatt
Matching Mole – Little Red Record (1972) : “Starting In The Middle” le titre éponyme de la dégénération.
Rock Bottom (1974) : « Sea Song » l’instabilité déconcertante de la certitude amoureuse
The Soft Machine – Volume Two (1969) : “Dedicated To You But You Weren’t Listening” : révolution solitaire
Nothing Can Stop Us (1982) : « Born Again Cretin »
Comicopera (2007) : « Stay Tuned » : avec la voix de Seaming To (déjà vue dans Homelife) transformée en Theremin, un SOS soufflé du haut d’un phare purgatoire.