Avec leurs riffs sensass et leur dégaine de cool dudes en bermudas qui arpentent le désert dans un film de gus van sant, No Age est un groupe californien. Ils sont deux, mais vu que le guitariste joue avec à peu près 800 pédales, on dirait qu'ils sont trois ou quatre.
Quand il a fini son couplet, le guitariste enclenche un machin qui fait que le son devient énorme, tandis que l'autre profite de sa corpulence sèche et musclée pour taper sur une pearl qui doit coûter dans les 5000 $.
Musicalement, c'est de la pop faite par des punks qui ont écouté toutes sortes de musiques bizarres. Ca peut aussi évoquer Hüsker Dü, les grandes heures de l'indie rock étudiant, Sonic Youth, la sueur adolescente et le bruit des vagues.
Deux Albums, deux ères
Weirdo Ripper, une compile de leurs 45 tours, résume deux années de profusion discographique, de don de soi à la cause de the smell et de performances exaltées dans des lieux improbables (bibliothèques, restaurant éthiopien, le salon de ton correspondant à Tramptown, Texas). Cet album est TROP BIEN, il donne envie de plonger dans l'océan tel un hareng sauvage, libre et fier.
Mots clés :
émotion : everybody's down
trisomie : boy void
errance : neck escaper
production âpre : i wanna sleep
Nouns, deuxième album, marque un virage american pie/backstreet boys. Signature sur Sub Pop, clip sur Mtv, les gars de Radiohead qui se mettent à arborer des T-shirts No Age sur scène, bref, ça devient n'importe quoi. En toute logique, nos amis intégristes haussent désormais les épaules avec mépris à la simple mention de leur nom. Nous persistons à penser que si le traitement bubblegum du son de ce disque leur a effectivement fait perdre un peu de leur pureté originelle, les morceaux sont (presque) toujours aussi bons.
Mots clés :
acné : here should be my home
plage : things i did when i was dead
grenadine : teen creeps
production clean : eraser
Le premier plan te livre une franche démonstration de complicité entre gens qui mangent exclusivement des légumes. Dean Spunt (à gauche) a le regard humide et peureux d'un teckel mystique. Randy Randall (à droite) est la caution "haute estime de soi" de ce duo physiquement attractif. Bien que la presse culturelle les présente tels des sportifs, on voit bien sur la photo que dean est trop sensible pour que ses pieds puissent appréhender la rugosité d'un skateboard.
Alors voilà, on est revenus de tout ça comme certains sont revenus du vietnam, et on s'est dit que :
1) leur plan de tournée était quand même douteux
2) on aimerait bien les revoir dans un environnement moins anxiogène
Merci à Mr Spunt, nos voeux seront exaucés le 30 octobre.